Les guitares d'un luthier aussi amateur que passionné ...

Ponçage de tout au 180 puis 220, et revernis au tampon sur la table, bouche-porage epoxy fond/éclisses, puis tampon fond/éclisses :


Côté face, c'est correct :



Côté pile, maintenant que ça commence à briller, c'est moins bien; manifestement, le rabot a laissé des traces qui ne sont pas parties au ponçage, et le dos en particulier ressemble à un champ de mines.

Plutôt que de m'user les articulations à poncer tout ça, je vais combler les trous, fossés, dépressions et autres avec de l'epoxy, plus facile à poncer ensuite. Si vraiment ça ne marche pas, une bonne ponceuse électrique équipée de papier grain 50 et en 5mn la guitare est bonne pour le feu ...   

Une vue des éclisses, avec la belle couleur donnée par l'epoxy + vernis tampon :






A suivre ...

Finalement, le Z-poxy se tartine bien à condition de ne pas trop appuyer. Il faudra peut-être une autre application après ponçage, mais ça devrait le faire :






Et en attendant que ça sèche, mise en forme du manche :




Et pour les ratiocineurs qui s'interrogeraient sur la présence d'une lime à métal, je répondrais qu'elle sert à affûter le racloir!   
A suivre ...

Le racloir: un outil très intéressant qui ne paye pas de mine comme cela et pourtant redoutable d’efficacité.
on peut en avoir de différents formats et de plusieurs épaisseurs, les laisser droits mais aussi leur donner une légère courbe.
j'ai toujours bien aimé cet outil.
quand je vais chez un marchand de bois j'en ai toujours un dans la poche pour voir le bois en profondeur.
il chauffe les doigts au bout d'un moment .


beau travail Gilles, continue comme cela   

Mon Dieu mon Dieu, déjà 15 jours que vous vous demandez tous ce qui se passe    

Eh bien, 6 petits-enfants à la maison, c'est super mais ça consomme du temps et de l'énergie ... d'autant plus que l'aînée voulait à tout prix une boîte à bijoux en Ovangkol avec de l'abalone ...

Donc, activité réduite sur cet instrument:

- resurfaçage du dos (qui est maintenant tout à fait correct)
- finition au tampon de la caisse
- mise en forme du manche; et là ça a buggé grave : j'ai voulu faire un profil en V profond, très sympathique sur ces petites caisses. Et au fur et à mesure de la mise en forme, des veines rouge-sombre dégueubeurk sont apparues. J'ai donc décidé de teinter le manche, mais ça jure avec la belle teinte dorée de l'ovangkol. Je vais probablement devoir refaire le manche, si cet instrument sonne aussi bien que je l'espère ...
- collage de la touche (trop épaisse à mon goût, cette touche de récup; à modifier si je refais un manche)
Mise en place du manche, des mécaniques, du chevalet, des sillets, pour arriver à ça:  



Les cordes ne sont pas encore en tension (22mn de séchage pour le chevalet, c'est un peu juste ...   ), on verra demain comment ça sonne!

A suivre ... Ou pas ...

Et bien oui justement je me demandais ou cela en était cette histoire!!
belles proportions, un chevalet sympa

Merci Rémy! Du son demain - si ce magnifique chevalet ne me saute pas à la figure à l'accordage!

Alors Gilles, heureuse?

Très joli travail.

Personnellement peut-être que j'aurai préféré une rosace un peu plus travaillée avec par exemple quelques filets concentriques de plus. Aussi les grosses rondelles pour les mécas. Un détail histoire de chipoter.

Merci Lukou!

lukou a écrit:Aussi les grosses rondelles pour les mécas.  Un détail histoire de chipoter.

Tu m'avais fait la même remarque pour ma 000-12 cutaway en black acacia ... Là, ce sont des coupelles (donc plus grandes que les rondelles) parce que la tige des Schaller est trop courte (ou la tête du manche trop épaisse, c'est selon ...). Je vais reprendre le manche, de toute façon, et peut-être la tête que je trouve un peu longue.

Sinon, vous avez failli avoir droit à une vidéo. Malheureusement, mon G2 sous Androïd enregistre bien en mp4, mais avec un son décalé d'environ 3 secondes et un timbre qui la fait sonner comme une casserole, alors que les basses sont veloutées, les medium précis, et les aigus cristallins - tout ce que j'aime.

Je vais démonter le manche d'ici mon retour à Paris vers le 10/09, le retravailler (avec des machines, cette fois! ) et remonter tout vers le 20/09 lors de mon retour en Bretagne.

nano a écrit:Alors Gilles, heureuse?

Je serais curieux de savoir quel axiome de la théorie du genre t'a amené à poser cette question

T'oublies pas qu'on a un stock de tables autrichiennes à se partager quand tu pourras!

quentinjazz a écrit:T'oublies pas qu'on a un stock de tables autrichiennes à se partager quand tu pourras!

J'aurais du mal à l'oublier, mais je ne serai sur Paris en septembre que du 11 au 18.

Alors faudrait que tu passes à l'atelier (place de clichy) si c'est possible, car je n'aurai aucune possibilité pour venir te livrer.. surtout à cette période qui est la pire pour moi!

quentinjazz a écrit:Alors faudrait que tu passes à l'atelier (place de clichy) si c'est possible, car je n'aurai aucune possibilité pour venir te livrer.. surtout à cette période qui est la pire pour moi!

Je t'appelle dès que mes dates seront fixées.

Pour voir, j'ai posé cette 0-12 sur la balance : très exactement 2001 grammes (contre 2250 pour mon OM cocobolo pleine de nacre).

Même si le manche fait un peu batte de base-ball, je m'interroge sur ce surpoids. On revérifiera après modification du manche ...

Fais une tête ajourée

Voilà, à la veille du retour sur Paris, il faut se résoudre à démonter la belle ...



Aucun pb au démontage, vive les manches vissés!


Maintenant, yapuka remettre le manche à un profil plus décent, diminuer la tête en longueur et en épaisseur, vernir le manche, tout remonter, et enfin vous la faire admirer côté pile ...

Aucun pb au démontage, vive les manches vissés!

la touche était collée sur la table? tu fais ça à la hide glue? pas trop de traces au remontage?

JEFF a écrit:la touche était collée sur la table? tu fais ça à la hide glue? pas trop de traces au remontage?

La touche est bien évidemment collée sur la table, et j'utilise de la titebond tout ce qu'il y a de plus classique.

Pour décoller, je chauffe la partie de touche collée sur la caisse (ladite caisse protégée par un carton) avec une simple lampe d'architecte, ampoule à 3 cm de la touche.

Au bout de 15/20 mn, la touche est bouillante, et j'utilise une spatule à crêpes que je glisse avec force pivotements entre la caisse et la touche. En 30 sec. c'est fait.

Au remontage, si l'on a pris la précaution de passer un coup de cutter entre la touche et la table, c'est quasi invisible. Comme pour un neck-reset fait par un pro!

merci de ce tuyau ; je dois discuter de ça demain avec un luthier pour un réglage.

En faisant chauffer la touche, pas de souci avec les frettes? J'ai cette méthode d'assemblage et pour tout ce qui est entretien réparation, c'est parfait.

benbenbenben a écrit:En faisant chauffer la touche, pas de souci avec les frettes?

Non, aucun. Au toucher, j'évalue la température de la touche avant décollage à 60/70°C. C'est insuffisant pour créer des dilatations différentielles significatives.

Nice! Merci pour l'info

Après un mois de septembre de folie, j'espère venir à bout de cette modification.

J'ai ramené l'épaissur du manche à la 1è case de 23mm à 19mm, avec un profil en D. C'est beaucoup plus confortable.

Je me suis également procuré de la nouvelle gomme laque, et j'ai fait un mélange (en poids) de 70% blonde, 20% lemon, et 10% gomme sandaraque.
Le mélange est nettement plus foncé, et devrait contribuer à cacher la vilaine veine sombre au dos du manche.
La sandaraque est censée durcir la gomme laque. Si c'est bien le cas, je ferai peut-être une ou plusieurs sessions sur le corps.

Début du revernissage demain, et photos si j'y pense ...


A suivre ...

Voilà donc la cause de tous mes soucis : cette ligne rougeâtre a gauche qui est apparue à la mise en forme du manche :



Finalement, après vernissage, c'est beaucoup plus discret :



Et la belle une fois remontée, sous le beau soleil breton de cette fin septembre :








Vous noterez que je n'ai pas (encore) raccourci la tête. Pas d'urgence, et je ne sais toujours pas si j'y mets un logo.

Enfin, l'opération amaigrissement du manche s'est soldée par une diminution du poids de 76 grammes. Ce n'est pas forcément énorme, mais au papier de verre, ça représente son pesant d'huile de coude! L'épaisseur du manche est passée de 23 à 19 mm à la première case, et c'est bien plus confortable ainsi.

Il ne me reste plus qu'à régler au millipoil les sillets, cogiter sur le cache truss-rod qui irait bien, et peut être mettre des mécaniques moins envahissantes.


Fin !