Ed Claxton OM - Italian Spruce Claro Walnut

Bonjour à tous !

Certains d’entre vous le savent déjà, j’ai récemment subi une nouvelle crise de GAS, juste quelques mois après avoir accueilli une magnifique Meridian de Mike Baranik à l’automne dernier.  Il s’agit d’une OM du luthier américain Ed Claxton, soldée chez TAMCO à un prix trop alléchant pour être ignoré. J’ai pu tenter ma chance et depuis, cet instrument hors pair n’a cesse de m’enchanter.





Originaire du Texas, Ed Claxton fabrique des guitares depuis une cinquantaine d’années.  Jeune homme déjà il réparait et fabriquait des guitares pour une large panoplie de musiciens de renom qui gravitaient autour de la légendaire Austin, où Ed a commencé sa carrière.  Après une décennie passée dans le Maine, Ed s’est installé à Santa Cruz en Californie au début des années 90.  Voici son site, avec des échantillons audio très bien faits :  www.claxtonguitars.com.

Qui dit Santa Cruz dit berceau d’un prodigieux réservoir de talents de la lutherie moderne.  Richard Hoover, Jeff Traugott, Rick Turner, Kenny Hill, Stephen Strahm, Scott Walker et j’en passe.  Ce que je savais sur M. Claxton en particulier venait de quelques bribes échangées sur le forum anglophone AGF entre les rares personnes ayant eu la chance de connaître son travail.  Un monsieur d’outre-Manche disait que sa Claxton était du même niveau que sa Traugott sauf que moitié moins chère, le meilleur rapport qualité-prix de l’univers, selon lui.  

Pour la petite histoire, lors d’un séjour à Londres en 2016 j’ai eu la chance de visiter la boutique TNAG et de jouer dans d’excellentes conditions beaucoup de guitares de très belle facture que l’on ne voit jamais en France.  La dernière qu’on m’a mise entre les mains était une 00 de Traugott, que j’ai tripotée pendant un petit quart d’heure.  Je n’oublierai jamais cette expérience.  Jusque-là, je n’aurais jamais imaginé qu’une guitare acoustique pouvait être aussi musicale, aussi lyrique, aussi expressive et aussi facile à jouer.  C’était une guitare qui ne payait pas de mine au premier abord, avec sa forme traditionnelle et sa déco des plus sobres. Mais elle était très légère, avec du rio parfaitement droit pour le dos et les éclisses et une table d’épicéa allemand d’une grande pureté.  Elle m’a complètement captivé dès les premières notes.  Une guitare magique qui s’est vendue autour de vingt mille livres, d’occasion, s’il vous plaît.



Revenons à nos moutons.  Ed Claxton a fabriqué ma OM en 2014 pour TAMCO, la boutique que tient encore Trevor Moyle à Brighton en Grande Bretagne.   En 2013, Trevor avait déjà commandé et vendu deux autres Claxton, la première une magnifique EM-C, espèce de Small Jumbo, en German Spruce/Macassar Ebony, et l’autre une OM comme la mienne en Adirondack/Cuban Mahogany.   Pour des raisons qui m’échappent toujours, la mienne est restée là, en attente, pendant quatre ans et demi, sans trouver preneur.  Certes, elle valait xxxxx livres, mais c’était probablement le même tarif que pour l’autre OM et sûrement moins chère que l’EM-C qui sont parties en quelques semaines ou mois.

Début 2018, Trevor lance une série de soldes (qui continuent à ce jour), avec jusqu’à 30% de moins sur toutes les guitares neuves encore en stock.  Pendant toute l’année dernière la Claxton reste à xxxx livres sans que personne ne cède à ses charmes.  En janvier, je vois que le prix passe à xxxx.  Là, ça commence à me chauffer l’esprit et à me titiller le portefeuille.   Au bout de quelques jours de réflexion, je craque.  Encore quelques jours et elle arrive chez moi, flambant neuve dans son super étui Main Stage.




Cette OM est un vrai poids plume, c’est frappant dès la première prise en main.  Je n’ai pas de balance à la maison, mais pour vous donner une idée, elle est sensiblement plus légère que mes deux Baranik de gabarit similaire (déjà assez légères) et fait à peu près le même poids que ma petite Retreux Parlor.  Du coup, une fois posée sur les genoux, elle disparaît complètement.  C’est carrément bluffant.  Parmi les guitares de taille moyenne que j’ai eues, aucune n’était une OM traditionnelle.  Cette Claxton me fait comprendre pourquoi cette forme de caisse trouve autant d’amateurs.  Elle est toute aussi confortable que les très modernes Baranik.  

Là où Mike habille l’ergonomie extrême des ses guitares avec tant d’élégance, Ed se penche pour une présentation plus sobre, et au premier abord on ne voit que les bois, la table en épicéa italien, le manche en acajou d’Honduras et surtout ce magnifique noyer californien au dos.  Ce n’est que plus tard que l’on commence à apprécier le travail impeccable du maître dans les moindres détails.  Il n’y a aucun détail qui détonne, tous les éléments racontent cette même histoire de sobriété dans l’artisanat d'excellence.  Fileterie en ébène/houx blanc/pernambuco et rosace soleil en mosaïque sont devenus les frappes de marque du luthier et participent à cet hommage à la discrétion.




Tout ce que j’ai pu lire sur les guitares de Ed Claxton s’applique à la mienne.  En gros, tout est là, et rien ne dépasse.  

C’est de loin la plus équilibrée de toutes mes guitares.  Les basses sont rondes, fermes, ni trop raides ni baveuses.  Les médiums chaleureux et clairs permettent toutes sortes de variations de technique et style de jeu.  En fin, les aigües sont denses et chantantes, jusqu’en haut du manche.   Cette OM est encore plus nuancée que mes Baranik, elle se joue et répond avec une aisance qui donne le sourire direct.  En termes de puissance pure, elle flanche uniquement devant la monstrueuse Meridian, mais peu importe.  Sa musicalité la place au-dessus des autres.  Depuis son arrivée il y a trois mois, elle m’a fait progresser comme aucune autre, et une fois entre les mains, j’ai vraiment du mal à la reposer.

Alors, comment se compare-t-elle à la mythique Traugott que j’ai pu essayer ?   A ce stade, je ne saurais dire rien de grande valeur, sauf que la magie de la Traugott était une évidence tout de suite, tandis que celle de ma Claxton ne se révèle qu’à petites doses au départ.  Les premiers jours, je n’ai pas pu passer beaucoup de temps avec.  Ce n’était qu'arrivé le week-end, seul à la maison, que je me suis perdu des heures durant avec cette belle californienne entre les bras.  Voyage sans retour, les amis.

Et alors, les Baraniks ?  Je les aime autant qu’avant, rassurez-vous.  Dernièrement j’ai eu le plaisir de les entendre entre des mains bien plus expertes que les miennes, et je suis retombé amoureux de la puissance, du timbre, de la précision des guitares de Mike.  C’est indécent d’avoir autant de choix, mais je fais de mon mieux pour mériter le triste sort qui est le mien.

Elle est absolument magnifique! Et la description donne envie!

Originale et sobre à la fois, de très bon gout quoi!
Et ce superbe noyer

Coriolan92 a écrit:Elle est absolument magnifique!

+1. Et je suis totalement fan de la rosace

Coriolan92 a écrit:Elle est absolument magnifique! Et la description donne envie!

+ 1 !

j'en reste scotché! toutes les bois et les détails sont vraiment TRES harmonieux.
Un peu comme les Carter/Poulsen (et pour cause, l'un d'eux sort aussi de chez Santa Cruz; décidément une belle source de formation!)

BRAVO pour avoir franchi ce pas

Wow, vraiment superbe !!!

Pour avoir eu la chance de jouer quelques trop courtes minutes cette sublime OM, je ne peux que contribuer aux éloges.

Elle est superbe, certes, mais aussi si réactive et légère que l'on croirait jouer une 00 !

C'est une OM typée vintage/Martin avec un creux dans le medium.

C'est dire si Claxton produit des instruments merveilleux... et si Defttungsman est un homme de goût

Félicitations!!!

Merci à vous tous pour les compliments !

Comme dit Alain, elle est réactive et légère comme une petite avec des basses d'une grande et des médiums solides et aériens en même temps.

Autre curiosité, toutes mes Baraniks ont une ouïe sur l'éclisse supérieure pour mieux diffuser le son autour du joueur.  Et ça marche, si on les bouche, on entend tout de suite la différence.  La Claxton n'en a pas, pourtant c'est elle qui m'enveloppe le plus, qui me plonge au coeur de la musique.  

Sacré M. Claxton.

WoW

Magnifique, Deft !
(et je regrette d'autant plus de ne pas avoir pu venir l'autre soir)

gasteropode a écrit:WoW

Magnifique, Deft !
(et je regrette d'autant plus de ne pas avoir pu venir l'autre soir)

Merci !  C'est vrai que tu n'as pas encore vu celle-ci.  Le jour où tu es passé, elle était à l'atelier pour un petit réglage.  Tu la verras à l'occasion.  Ça vaut le détour.

pour info chez qui tu vas pour des réglages pour ce types de guitares ? tu ne dois pas avoir envie de les mettre dans les mains de n'importe quel luthier !

Effectivement.  Cette fois-ci, je l'ai renvoyée au maître lui-même parce qu'elle sous garantie.  Sinon, il y a Jérôme Laïr, un jeune luthier près de chez moi qui travaillent très bien.  L'année dernière il a sauvé ma Baranik 00m après une chute très moche.  Alain PG le consulte aussi pour ses réglages.

Une très bonne adresse oui. Travail soigné et pas seulement pour les réglages.

http://lair-luthier.com

Pour ceux qui l'auraient loupée dans la rubrique "Vos morceaux...", voici une nouvelle vidéo de cette guitare hors pair.



Bonne écoute !

Wow Super !!!

Top !

Bravo et merci pour ce partage !!!

Cette guitare, est incroyable

Ton type de jeu, lui va comme un gant de surcroît

Merci pour vos réponses, ça fait chaud au coeur ! Je vous avez dit que cette guitare était magique, même en version iPhone YouTubée !

Une belle chanson, une belle gueule, une belle guitare... What else ?

ALAINPG a écrit:Une belle chanson, une belle gueule, une belle guitare... What else ?

'Chais pas. Du Ricoré ?

la Ricorée, c'est pour soigner.......
la filière Richard Hoover/Santa Cruz est quand même magnifique.
leurs ex membres ont des tarifs assez stratosphériques (Claxon démarre à quasi 14 000 $), ça explique peut-être leurs tarifs et politiques de customisation à tout va actuelle.
Ta guitare est sensass autant en son qu'en fabrication/finition

JEFF a écrit:la Ricorée, c'est pour soigner.......
la filière Richard Hoover/Santa Cruz est quand même magnifique.
leurs ex membres ont des tarifs assez stratosphériques (Claxon démarre à quasi 14 000 $), ça explique peut-être leurs tarifs et politiques de customisation à tout va actuelle.
Ta guitare est sensass autant en son qu'en fabrication/finition

Salut Jeff !  Merci pour le petit rappel, j'avais oublié que Le Ricoré que buvait au petit-déj mon ex-belle mère était un médicament (qui servait surtout à stériliser les papilles gustatives, si mes souvenirs sont bons...)

Pour info, si Jeff Traugott a démarré sa carrière sous la houlette de Richard Hoover, Ed Claxton a toujours travaillé seul et n'a jamais travaillé chez Santa Cruz Guitars.  Mais il habite la ville éponyme depuis le début des années 90.  (Petite anecdote, c'est aussi la ville où j'ai fait mes études universitaires avant de quitter le pays de l'Oncle Sam pour m'installer en France vers la fin du premier septennat de Mitterrand.)  Ses tarifs démarrent à 16 900 $, une bagatelle comparés à ceux pratiqués par Traugott, qui commencent à 30 500 $ !!!

Belle guitare, belle chanson, belle gueule mais trop de cheveux! Félicitations quand même.